L’OCLEI : une lutte contre la corruption controversée
La question de l’impartialité de la lutte contre la corruption au Mali se pose de plus en plus. Bien que des inculpations et des incarcérations pour des actes présumés de corruption aient eu lieu ces dernières années, aucun mécanisme de contrôle et de sanction des membres de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) n’a été mis en place. Cette situation remet en question l’intégrité de cette structure considérée comme stratégique dans la lutte contre la corruption.
Un manque de transparence généralisé
L’OCLEI est responsable de la rédaction de nombreux rapports sur la corruption au Mali, mais son manque de transparence est préoccupant. Il est essentiel que toutes les institutions publiques, y compris celles relevant du gouvernement, soient soumises à un contrôle judiciaire pour d’éventuels détournements de fonds publics. Cela contribuerait à renforcer l’exemplarité et l’équité sociale, en mettant fin aux pratiques qui nuisent à nos administrations et en rétablissant la confiance envers la justice.
La corruption semble prendre des proportions alarmantes au Mali, comme en témoignent les nombreux cas d’interpellations et d’incarcérations pour détournement de fonds au détriment du pays. Bien que la traque des délinquants financiers soit saluée par une partie de la société, certains citoyens s’opposent au caractère unilatéral des dénonciations et des inculpations pour corruption. Selon eux, l’OCLEI elle-même, qui établit les rapports sur les détournements et les blanchiments d’argent dans nos administrations publiques et privées, n’a jamais été touchée par ces enquêtes.
Des mesures nécessaires pour garantir l’efficacité de la lutte contre la corruption
Il est essentiel de remédier à cette situation afin que la lutte contre la corruption soit réellement efficace et dissuasive. Cela passe notamment par la mise en place de contrôles internes au sein de l’OCLEI, afin d’éviter tout conflit d’intérêts liés aux postes de responsabilité occupés par ses membres. Il est également nécessaire que les personnes impliquées dans des actes de corruption soient poursuivies comme n’importe quel autre citoyen. Sans cela, l’élan donné à cette lutte serait vain et perçu comme politiquement motivé, ce qui nuirait à sa crédibilité.
Yacouba COULIBALY