Le piège des illusions économiques au Mali
Après les échecs du chemin de fer et de la Comatex, le président de la Transition au Mali pourrait bien être une nouvelle fois leurré par des promesses vides. La désillusion du chemin de fer et la tentative irréaliste de relancer la Comatex n’ont pas suffi à tirer des leçons. Le chef de l’État risque de tomber dans un nouveau piège avec le projet de réhabilitation de l’Huilerie Cotonnière du Mali SA (HUICOMA SA).
Les défis de la réhabilitation de l’Huicoma SA
L’Huicoma SA était autrefois un fleuron économique de la région de Koulikoro, avant de fermer ses portes en 2007 en raison de problèmes de gestion. Maintenant, après 16 ans d’inactivité, les autorités de transition envisagent de la remettre en marche. Cependant, de nombreux défis se dressent sur leur chemin.
Il est crucial de renouveler l’équipement obsolète et de former un nouveau personnel, car plus de 90% des anciens employés ne sont plus opérationnels. De plus, l’approvisionnement en matières premières est un défi majeur, car de nombreuses petites huileries ont vu le jour pour combler le vide laissé par la fermeture de l’Huicoma.
La question de l’approvisionnement en graines de coton est essentielle, car les besoins de l’Huicoma étaient estimés à 91 000 tonnes au moment de sa fermeture, tandis que la CMDT ne fournit que 350 000 tonnes aux autres huileries. Comment l’État compte-t-il approvisionner l’Huicoma sans affamer les autres unités industrielles fonctionnelles ?
De plus, la question du passif de l’Huicoma, notamment les droits non payés aux anciens employés licenciés, reste en suspens. La relance de cette entreprise risque donc de ne pas répondre aux attentes initiales.
En somme, cette tentative de relance ressemble davantage à une nationalisation d’une entreprise dont les résultats pourraient être décevants.
Amidou Keita