Réunion entre le Comité de Pilotage des réparations de l’affaire Al Faqi Al Madhi et le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme
Le jeudi 14 Décembre s’est tenue la première réunion entre le Comité de Pilotage des réparations de l’affaire Al Faqi Al Madhi et le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme. La rencontre a eu lieu au sein du ministère et était présidée par Samba Thiam, représentant du Ministre Andogoly Guindo. Aude Le Goff, représentante du Fonds au Profit des Victimes de la CPI, ainsi qu’Ali Daou, représentant du Chef de Bureau de l’UNESCO au Mali, étaient également présents.
Contexte et objectif de la réunion
Cette réunion fait suite à la destruction des mausolées et de la porte sacrée de la Mosquée Sidi Yehia de Tombouctou en 2012, qui a conduit à l’intervention de la CPI pour mener des enquêtes sur les crimes commis contre ces monuments protégés et inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Le procès qui a suivi a abouti à une ordonnance de réparation reconnaissant les préjudices causés par Ahmad Al Faqi Al Mahdi à la population malienne, à la communauté internationale, ainsi qu’aux descendants des saints enterrés dans les mausolées, aux maçons et aux gardiens.
L’objectif de cette réunion était de partager les résultats des travaux de réparation, de discuter de leur mise en œuvre et d’identifier des pistes pour en maximiser les impacts. Il s’agit d’un événement historique, car c’est la première fois qu’il y a des réparations pour un crime contre des bâtiments protégés. Aude Le Goff a souligné que les réparations symboliques ont déjà été exécutées en 2021, tandis que les réparations collectives sont presque terminées grâce à des consultations communautaires approfondies. Il reste maintenant à finaliser les réparations individuelles.
Les bâtiments concernés par le programme de réparation sont le Mausolée Sidi Mahmoud Ben Omar Mohamed Aquit, le Mausolée Cheikh Sidi El Mokhtar Ben Sidi Mouhammad Al Kabir Al Kounti, le Mausolée Alpha Moya, le Mausolée Cheikh Mouhamad El Mikki, le Mausolée Cheikh Abdoul Kassim Attouaty, le Mausolée Cheikh Sidi Ahmed Ben Amar Arragadi, la Porte de la Mosquée Sidi Yahia, le Mausolée Ahmed Fulane, le Mausolée Bahaber Babadié et le Mausolée Cheikh Mohamed Mahmoud Al Arawani.
Les intervenants ont exprimé leur satisfaction et leurs préoccupations
Aude Le Goff a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus jusqu’à présent. Elle a remercié les autorités maliennes pour leurs efforts et a souligné l’importance des mesures de réparation pour restaurer les bâtiments et compenser les préjudices subis.
Ali Daou, représentant de l’UNESCO, a également exprimé sa satisfaction quant à la collaboration entre l’organisation et la CPI, ainsi que son Fonds au Profit des Victimes, dans le cadre de ce projet financé par l’Allemagne et le Canada. Il a cependant souligné que la mise en œuvre du projet a été confrontée à des difficultés, notamment la crise sécuritaire et les besoins supplémentaires identifiés par les communautés bénéficiaires.
Pour Samba Thiam, représentant du ministre Guindo, le projet a enregistré de remarquables résultats en termes d’études techniques et architecturales, de reconstruction des biens culturels détruits, de renforcement des capacités des maçons traditionnels de Tombouctou et d’appui institutionnel à la Mission Culturelle de Tombouctou.
Pas de conclusion, mais un résumé des activités
En conclusion, cette réunion a permis de faire le point sur les activités réalisées, d’échanger sur les résultats obtenus et de formuler des recommandations pertinentes. Les participants ont souligné l’importance de la promotion de la culture de la paix, de la cohésion sociale et du dialogue des cultures à travers la restauration des bâtiments culturels et la réparation des préjudices subis. Le patrimoine culturel joue un rôle essentiel dans la préservation de ces valeurs fondamentales.