Le Consortium des organisations de la société civile a organisé une journée d’échanges sur l’avenir de l’Accord pour la paix au Mali, suite à la reprise de Kidal par les Forces armées maliennes. L’événement s’est tenu au siège du Conseil national de la société civile, sous la présidence de Badra Alou Sacko, Président du Comité de veille pour le suivi de la Transition.
L’objectif de cette journée était de faire le point sur les actions menées en faveur de la paix et de la réconciliation nationale, tout en réfléchissant à l’avenir de l’Accord pour parvenir à une paix durable. Selon Badra Alou Sacko, les organisations de la société civile ont toujours rempli leur mission aux côtés des autorités de la transition.
Les discussions lors des panels ont abordé plusieurs thématiques clés, telles que la sécurité, l’organisation des élections générales, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l’homme et l’accès aux services sociaux de base. Toutes ces thématiques sont en ligne avec l’esprit de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, qui vise à rétablir la paix au Mali, mettre en place une armée reconstituée et favoriser le développement économique, grâce au dialogue, à la justice et à la réconciliation nationale.
La reconquête de Kidal est perçue comme un signe d’unité pour le Mali, offrant ainsi une nouvelle opportunité de discussion et de nouvelles orientations pour l’application intégrale de l’Accord. De nombreux intervenants ont souligné que le contexte actuel est favorable à la mise en œuvre de l’Accord pour parvenir à la paix. L’honorable Mohamed Ag Ousmane a dénoncé les manipulations des forces étrangères, qui ont été un obstacle à l’Accord depuis sa signature. Selon lui, leur départ crée un terrain favorable pour l’État malien afin de discuter de l’Accord avec ceux qui reconnaissent et respectent sa souveraineté. L’État malien est désormais en position de force pour exercer son autorité sur l’ensemble du territoire et mettre en œuvre les points favorables de l’Accord. La reconquête de Kidal est perçue comme une libération pour les populations, qui se sont toujours considérées comme maliennes malgré leur prise en otage par des bandits armés et leurs sponsors.
Au cours de la journée, Kader Sissoko a présenté les missions de la Commission nationale du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (C.n.d.d.r) ainsi que les activités, les outils et les stratégies utilisés pour atteindre ses objectifs. À ce jour, la Commission a enregistré un total de 74 918 anciens combattants, dont 26 108 avec armes. Ces efforts ont permis l’intégration de 1 764 anciens combattants au sein des Forces armées maliennes, dans le cadre de la mise en place de la Nouvelle Armée Reconstituée.
Cependant, plusieurs défis majeurs restent à relever. Parmi eux, on peut citer la difficulté dans l’opération d’enregistrement, la faible quantité d’armes lourdes enregistrées par rapport à l’arsenal de guerre existant dans le nord du Mali, ainsi que la difficulté de mobiliser les ressources nécessaires à la réinsertion socio-économique des anciens combattants.
En conclusion, cette journée d’échanges des organisations de la société civile sur l’avenir de l’Accord pour la paix a permis de faire le point sur les actions réalisées et de réfléchir à l’avenir du Mali. Les discussions ont mis en lumière la nécessité de respecter la souveraineté du pays et d’impliquer tous les acteurs dans la mise en œuvre de l’Accord pour parvenir à une paix durable. La reconquête de Kidal est un signe d’unité et offre de nouvelles opportunités pour avancer vers la paix.