Retrait de la CEDEAO : l’Alliance des Etats du Sahel envisage-t-elle d’abandonner le franc CFA ?
Dans un geste de fermeté, les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), avec le Mali en tête, ont récemment annoncé leur retrait de la CEDEAO. Cette décision audacieuse, saluée par de nombreux observateurs et une partie de la population, est lourde de conséquences. Mais au-delà de ce retrait, les pays de l’Alliance envisagent-ils également de se débarrasser du franc CFA au profit d’une monnaie commune ? Les experts se penchent sur la question.
Un retrait de la CEDEAO pour affirmer leur indépendance
En quittant la CEDEAO, le Mali, le Burkina Faso et le Niger affirment leur volonté d’indépendance et de souveraineté vis-à-vis des dirigeants ouest-africains. Cette décision crée des tensions entre la CEDEAO et les pouvoirs en place à Bamako, Ouagadougou et Niamey. Alors que la CEDEAO souhaite des transitions rapides dans ces pays, les chefs putschistes du Sahel cherchent à prendre le temps nécessaire pour refonder leur pays. Conscients des sanctions potentielles qui pèsent sur eux, ils choisissent de rompre avec l’organisation sous-régionale.
Les conséquences économiques, monétaires et socioculturelles d’un retrait
Le retrait de la CEDEAO aura de nombreuses incidences sur la vie des populations, tant sur le plan économique, monétaire que socioculturel. Les dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel rejettent le système d’exploitation et de domination piloté par la France envers l’Afrique et la CEDEAO. Ils estiment qu’il est impossible de se libérer de la domination française tout en restant au sein de la CEDEAO, dont Paris est le principal décideur. Ainsi, en se retirant de la CEDEAO, le Mali et ses alliés prévoient également de quitter la zone monétaire de l’UEMOA et donc de se débarrasser du franc CFA. Cependant, ce projet de monnaie commune suscite des appréhensions malgré l’enthousiasme qui l’entoure.
L’abandon du franc CFA au profit d’une monnaie commune
Selon certains économistes, il est nécessaire que les pays abandonnent le franc CFA au profit d’une monnaie plus autonome à vocation commune. Ils soulignent que les pays qui n’utilisent pas le franc CFA pour leurs échanges ne vivent pas moins bien que les pays qui l’utilisent. Cela signifie que les Maliens, les Burkinabés et les Nigériens pourraient également vivre aussi bien que les autres pays s’ils quittent le franc CFA pour une monnaie commune. Cependant, ces pays doivent travailler avec tous leurs partenaires, y compris la France, les États-Unis, la Chine et la Russie, ce qui pourrait poser des difficultés.
Une décision à ne pas prendre à la légère
Avant de prendre une décision aussi importante qui impactera des millions de personnes, il est essentiel que les gouvernants analysent tous les contours de la situation avec des expertises avérées. Il est primordial de ne pas répéter les erreurs du passé, comme l’expérience du franc malien qui n’a pas été positive. Il est donc crucial de prendre en compte tous les aspects afin d’éviter toute aventure regrettable.
Résumé de cette actualité
Les pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont annoncé leur retrait de la CEDEAO pour affirmer leur indépendance et leur souveraineté. Cette décision soulève également la question de l’abandon du franc CFA au profit d’une monnaie commune. Les experts s’interrogent sur les conséquences économiques, monétaires et socioculturelles d’un tel changement. Il est nécessaire d’analyser attentivement tous les aspects avant de prendre une décision qui impactera des millions de personnes.