Le Sahel central fait face à une situation humanitaire alarmante, selon le Comité permanent inter-organisations (CPI) des Nations unies. Cette crise menace les acquis du développement et exacerbe les besoins humanitaires et de protection dans la région. D’ici 2024, environ 17 millions de personnes au Mali, au Burkina Faso et au Niger auront besoin d’aide humanitaire et de protection, soit environ 20% de la population. Les femmes et les filles sont particulièrement touchées, ce qui aggrave les inégalités entre les sexes.
La violence atteint des niveaux alarmants, avec près de 700 civils tués rien qu’en octobre et novembre 2023, soit 11 personnes par jour. Plus de 3 millions de personnes sont actuellement déplacées, principalement des femmes et des enfants. De plus, les services de base tels que les écoles et les établissements de santé sont également touchés, ce qui intensifie les besoins humanitaires et restreint les droits humains des populations.
Au Mali, l’insécurité persiste dans certaines parties du nord, de l’est et du centre, ce qui crée de nouveaux déplacements et de nouveaux besoins. Malgré ces défis, les agences humanitaires restent engagées à fournir une assistance et une protection aux personnes les plus vulnérables.
Au Niger, les partenaires humanitaires ont eu du mal à acheminer des fournitures en raison de la fermeture des frontières. Les projections des besoins humanitaires pour les mois à venir sont préoccupantes, en raison des mauvaises récoltes, de l’insécurité, des déplacements, des risques en matière de protection, des sanctions et des suspensions de l’aide au développement.
Au Burkina Faso, l’insécurité et d’autres défis ont contraint les agences humanitaires à utiliser des transports aériens coûteux pour acheminer l’aide, réduisant ainsi sa portée. Les partenaires humanitaires travaillent avec les autorités pour améliorer l’accès à une aide essentielle, notamment via le transport terrestre.
Malgré les risques et les ressources limitées, les partenaires humanitaires continuent d’agir, aidant environ 6,3 millions de personnes dans le Sahel central en 2023. Cependant, ils font face à un déficit de financement qui entrave leurs efforts. En 2023, les appels humanitaires pour le Sahel central n’ont reçu qu’un tiers des fonds requis, soit environ 781 millions de dollars.
En 2024, les humanitaires auront besoin de 2,2 milliards de dollars pour aider 10,4 millions de personnes dans la région. Cependant, l’aide humanitaire ne constitue pas la solution aux problèmes récurrents de faim, de déplacement et de maladie dans le Sahel central. Il est essentiel d’investir dans la résilience, le développement durable et la cohésion sociale pour prévenir une augmentation des besoins humanitaires. Ces investissements doivent être complétés par des partenariats avec les communautés locales et la société civile, y compris les organisations dirigées par des femmes.
Le CPI recommande de ne pas prendre de mesures qui aggraveront les souffrances des civils, telles que des sanctions non ciblées ou des suspensions de l’aide au développement. Il est temps de passer des paroles aux actes pour aider les populations du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
En résumé, la situation humanitaire au Sahel central est alarmante, avec des besoins humanitaires et de protection croissants. Les femmes et les filles sont particulièrement touchées par cette crise, qui menace les acquis du développement dans la région. Des mesures urgentes sont nécessaires pour fournir une assistance et une protection aux populations vulnérables, ainsi que pour investir dans la résilience et le développement durable. Cela nécessitera des financements supplémentaires et des partenariats avec les communautés locales et la société civile. Il est temps d’agir pour transformer les paroles en actions concrètes.