Les élections présidentielles prévues pour le 25 février prochain au Sénégal ont été reportées sine die, a annoncé le président Macky Sall lors d’une allocution télévisée le 3 février. Cette décision inédite depuis 1963, date à laquelle le pays est considéré comme un bastion de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, soulève des interrogations sur les intentions du président. Certains se demandent s’il cherche à contourner la limite de deux mandats en se présentant pour un troisième mandat déguisé.
Le report de l’élection fait suite à une proposition de loi du Parti démocratique sénégalais (PDS) validée par le bureau de l’Assemblée nationale. Cette proposition de loi a été déposée après un recours contre la double nationalité de Karim Wade, présenté par Thierno Alassane Sall, leader de la République des Valeurs. Le groupe parlementaire Démocratie, Liberté et Changement a alors proposé le report de l’élection présidentielle.
Plusieurs candidats parmi les 20 autorisés à se présenter ont annoncé qu’ils commenceraient leur campagne électorale comme prévu, en réaction à l’annonce du président. L’opposition a appelé à manifester à Dakar et prévoit de lancer la campagne électorale malgré le report. Les réactions à l’annonce du report sont également vives à l’international, avec des appels au respect du calendrier républicain de la part des États-Unis et de la France. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé son inquiétude face à la décision des autorités sénégalaises et a appelé à des élections transparentes et crédibles.
Ce report plonge le Sénégal dans l’incertitude alors qu’il est réputé pour sa stabilité démocratique. Certains s’interrogent sur les intentions réelles du président Macky Sall et se demandent s’il cherche à se maintenir au pouvoir en opérant un coup d’État déguisé. La pression populaire avait déjà contraint le président à renoncer à l’idée d’un troisième mandat, mais la tentation pourrait être grande dans le contexte actuel.
Il est crucial que le dialogue et la collaboration prévalent dans la classe politique sénégalaise pour parvenir à des élections démocratiques et transparentes. La situation actuelle soulève des inquiétudes quant à la stabilité du pays et à la préservation de ses acquis démocratiques. Il est essentiel que les autorités sénégalaises mettent fin à cette incertitude et fixent rapidement une nouvelle date pour l’élection présidentielle.