La situation politique au Mali après la transition
Après le vide juridique consécutif à la fin officielle de la transition, le pouvoir semble désormais être dans la rue et seul le rapport de force pourra le faire basculer d’un camp comme dans l’autre. Partis politiques et autorités militaires se regardent en chiens de faïence. Les premiers exigent la tenue des élections pour mettre fin à la transition, tandis que les secondes se préparent à réprimer les contestations. Le peuple, quant à lui, aspire au bien-être. Qui des autorités ou de la classe politique aura le dessus ?
Une classe politique mobilisée pour exiger des élections
Le Mali entre véritablement dans une zone de turbulence politico-sociale après la fin officielle de la transition. Les autorités ne donnent aucune raison pour le report de l’investiture d’un nouveau Président démocratiquement élu, prévue le 26 Mars 2024. Face à cette situation inédite, la classe politique et la société civile réagissent vivement. Les partis politiques, réunis sous l’égide de l’ADEMA-PASJ, exigent la tenue rapide des élections pour sortir le pays de la crise actuelle. Ils appellent à un retour à l’ordre constitutionnel normal et prônent une transition civile inclusive pour redresser le Mali.
La question qui se pose est de savoir si cette classe politique pourra faire fléchir le Colonel Assimi Goita, soutenu par une frange importante de la population. Le temps joue contre les autorités de la transition, qui devraient envisager un dialogue pour trouver un consensus avec la classe politique et la société civile afin de prévenir un chaos fatal pour les citoyens.
Le peuple, acteur clé de la situation
Le silence du peuple ne signifie ni soutien à la transition ni lâcheté, mais plutôt une prudence après les déboires avec les régimes précédents. Le peuple attend de retrouver la sérénité, la paix et le bien-être. Les autorités doivent comprendre que cette situation chaotique ne peut plus durer, sinon le peuple pourrait se mobiliser massivement pour exiger des changements concrets. Il revient au Président de la transition d’engager un dialogue inclusif pour sortir le Mali de cette impasse et sauver ce qui peut encore l’être de la transition.
Youssouf Sissoko