Tiraillements au sein du M5-RFP : vers une Primature militaire ?
Les tensions et joutes verbales au sein du Comité stratégique du Mouvement du Juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) pourraient bien profiter aux militaires, qui pourraient en tirer avantage pour imposer leur choix à la Primature.
Si les membres du Comité stratégique du M5-RFP continuent à s’affronter dans un climat d’instabilité, le mouvement risque de perdre sa place à la Primature.
Le président du MPR, Choguel Kokalla Maïga, avait été nommé Premier ministre lors de l’investiture du président de la Transition Assimi Goïta, après avoir reçu le soutien des autres membres du mouvement. Cependant, des tensions récentes ont éclaté au sein du M5-RFP.
Des dissensions internes qui fragilisent le mouvement
Des chargés de missions de la Primature ont vu leur décret de nomination annulé, et certains ténors du M5-RFP ont été suspendus par le chef de l’Administration. Un conflit s’est ainsi ouvert, avec des membres suspendus comme Me Mountaga Tall, Oumourou Diarra et Jeamille Bittar exprimant leur désaccord.
Les critiques fusent entre Choguel et ses détracteurs, notamment lors de conférences de presse où les reproches ne sont pas épargnés. L’attitude de Choguel Kokalla Maïga est remise en question, avec des ultimatums lancés pour clarifier sa position.
Les dissensions semblent profondes, avec Mountaga Tall pointant du doigt la gouvernance passée de Choguel au ministère de la Communication. Des tensions exacerbées qui pourraient mener à une destitution du Premier ministre actuel.
La situation s’aggrave alors que des anciens alliés se transforment en ennemis, mettant en péril l’équilibre politique de la transition. Le M5-RFP risque de replonger le Mali dans une gouvernance militaire, reproduisant le schéma qui avait conduit au coup d’Etat de 2020. Le mouvement parviendra-t-il à surmonter ces conflits internes et à éviter une nouvelle crise politique ?
Bazoumana KANE