Condamnation de Moncef Marzouki : un durcissement du régime tunisien
L’ex-président tunisien Moncef Marzouki a été condamné par contumace à 8 ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Tunis. Cette condamnation fait suite à des propos jugés provocateurs tenus par l’ancien président sur les réseaux sociaux, dans le but présumé de changer la forme du gouvernement et d’inciter à l’armement, selon les accusations portées à son encontre.
Un opposant virulent au régime en place
Vivant en France, Moncef Marzouki s’est érigé ces derniers mois comme un farouche opposant au régime de l’actuel président Kaïs Saïed. Ce dernier, arrivé au pouvoir en 2019, a récemment concentré entre ses mains tous les pouvoirs en suspendant le Parlement et en gouvernant par décrets, une décision qualifiée de coup d’État par ses détracteurs.
Moncef Marzouki, âgé de 78 ans, critique ouvertement cette prise de pouvoir autoritaire, qualifiant le régime actuel de « putschiste » et accusant Kaïs Saïed de conspirer contre l’esprit de la révolution de 2011 qui a renversé le régime autoritaire de Ben Ali.
Un avertissement aux opposants politiques
Cette condamnation à une peine de prison ferme est perçue comme un nouvel avertissement lancé par les autorités tunisiennes à l’encontre de toute voix dissidente. Malgré son passé en tant que premier président démocratiquement élu après la révolution, Moncef Marzouki voit son image ternie en raison de son alliance controversée avec le parti islamiste Ennahdha.
Le durcissement du régime vis-à-vis de ses opposants politiques soulève des inquiétudes quant au respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux en Tunisie, et suscite des réactions de la part des organisations de défense des droits de l’homme.